La France a une relation particulière avec la puissance. Pendant longtemps, sa taille, son organisation d’État unifié, sa position à la fois continentale et maritime en ont fait un pays hors normes.
Cette puissance l’a installée dans une vision du monde où son rôle, sinon prépondérant du moins dominant, semblait aller de soi. D’autant que cette puissance territoriale, démographique, économique, militaire s’est doublée d’un rayonnement culturel sans équivalent.
Si la péninsule italienne a donné beaucoup à l’Europe, seule la France a diffusé une culture complète allant jusqu’à la primauté linguistique.
Puissance politique, puissance économique, puissance culturelle, puissance militaire, la France a su tracer et parcourir les avenues de l’Histoire avec gloire et panache.
Aujourd’hui le monde a changé, la population française n’a rien d’écrasant, son économie figure encore parmi les plus fortes mais la croissance mondiale relativise cette place tous les jours.
Les grands multiplicateurs dont dispose sa puissance somme toute modeste tiennent à trois facteurs.
– Le premier est politico-militaire : un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, appuyé sur une force de dissuasion nucléaire indépendante.
– Le second est territorial grâce au premier espace maritime mondial.
– Le troisième est culturel dans la mesure où l’évolution démographique de l’Afrique fera dans 50 ans du Français la première langue maternelle du monde.
Pour valoriser ces multiplicateurs, la France a la possibilité de s’inscrire dans une logique d’action en pesant matériellement sur les évènements qui lui paraissent décisifs mais aussi de développer une stratégie d’influence pour accroître son poids et dessiner une image conforme à ses souhaits.
L’influence peut lui permettre de faire l’économie de l’action à un coût compatible avec ses moyens. L’une n’exclut pas l’autre mais au contraire la conforte.
Le thème proposé offre des accès diversifiés dont la liste qui suit est loin d’être exhaustive.
Les questions maritimes en sont volontairement absentes, le sujet ayant été traité l’an dernier.
– Les capacités militaires conventionnelles, facteur clé de la puissance d’action.
– La dissuasion nucléaire, arme ou levier politique ?
– Les exportations militaires françaises : nécessité ou moyen d’influence ?
– La standardisation et les normes: quels enjeux et quelle influence pour la France ?
– L’industrie peut-elle encore être pour la France un facteur de puissance ?
– Puissance agricole et pouvoir alimentaire.
– La capacité d’innovation, clé de la puissance.
– La maîtrise des technologies, facteur d’indépendance et d’influence.
– La finance, facteur de puissance ou de fragilité ?
– La capacité diplomatique de la France, entre règles du jeu mondiales et intérêts nationaux.
– Le poids de la France dans les organisations multilatérales.
– La France moteur ou frein pour l’Union européenne ?
– La francophonie entre instrument d’influence et bien commun mondial.
– La France porte-t-elle des valeurs universelles qui lui donneraient un rôle particulier dans le monde ?
– La politique éducative de la France, vecteur d’influence.
– Entre action militaire, action diplomatique et politique éducative, quelle capacité pour la France de lutter contre les déstabilisations issues du terrorisme ?
– Le poids et les marges de manoeuvre de la France dans la négociation climatique mondiale.
– La France a-t-elle le réseau d’alliances qui assure son rayonnement ?
– Le cyberespace, chance ou menace pour la France ?
– Le désarmement, mirage ou moyen de conforter la puissance relative de la France ?
Et bien d’autres encore…